Bitcoin/Monnaie : Différence entre versions
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** il n'y a aucune nécessité de promener ce porte-monnaie avec soi, l'important est de pouvoir accéder à ses comptes, ce qui se fait via une clé (privée). Il n'y a pas de porte-feuilles ou porte-monnaie, à la place, il y a un porte-clé. | ** il n'y a aucune nécessité de promener ce porte-monnaie avec soi, l'important est de pouvoir accéder à ses comptes, ce qui se fait via une clé (privée). Il n'y a pas de porte-feuilles ou porte-monnaie, à la place, il y a un porte-clé. | ||
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* la BD est en fait une chaîne de blocs | * la BD est en fait une chaîne de blocs |
Version du 23 novembre 2017 à 07:57
Sommaire
Monnaie
- objet largement basé sur la confiance que lui accordent ses utilisateurs. Un petit manque de confiance (en % d'utilisateurs et en % de volume) n'est pas grave. Un manque de confiance important et la monnaie devient instable, voire hors-de-contrôle
- la confiance dans une monnaie se construit grâce à plusieurs ingrédients :
- l'assise de la monnaie sur sa rareté (relative). (C'est loupé pour les $, €, etc dont les planches à billets tournent à fond)
- un ratio raisonnable entre les sous-jacents de la monnaie (actifs tangibles nationaux) et le volume total de monnaie imprimée. (Là aussi c'est loupé pour $ etc, dont les quantités imprimées ... ne sont carrément plus publiées. Quand on pense que état vient du mot "statistiques".)
- une des raisons du critère de rareté est simplement la commodité. La rareté implique (généralement) la valeur. Et il y a besoin d'une faible quantité de matière qui a de la valeur pour échanger contre une matière de moindre valeur. Tant qu'à utiliser une matière d'échange, autant prendre une matière avec le maximum de pouvoir d'achat/échange par gramme. Le porte-monnaie est ainsi allégé. Il est plus facile de se promener avec des pépites d'or qu'avec des kilos de sel ou des planches de bois.
Monnaie papier
- monnaie fiduciaire : fiducia (latin) = confiance
- La commodité pousse "naturellement" à passer des monnaies physiques (or, argent) à des bouts de papier (reçus) ... c'est là que les dérapages commencent
- l'étalon-or est abandonné en 1971, on passe (contraints et forcés) intégralement à du papier contre du papier
- puis on passe à du papier contre des écritures informatiques en BD
- puis on passe largement aujourd'hui à des écritures informatiques en BD contre des écritures informatiques en BD
- étant donné que, même avec les monnaies étatiques, on a fini par atterrir (toujours contraint et forcé) dans le monde informatique ... il n'est pas tout à fait étonnant de voir certains acteurs du monde informatique essayer d'avoir leur mot à dire, voire faire des propositions
- les reproches de manque de régulation du bitcoin sont aussi comiques que pourris de mauvaise foi. Les banqueroutes étatiques se comptent par milliers ... et on n'en entend jamais parler par les chiens de garde
Bitcoin
- livre de comptes / livre d'écriture, sous forme de BD, répliqué en beaucoup d'exemplaires, sur beaucoup d'ordinateurs
- un livre de comptes, de fait, c'est simplement une liste de reçus.
- par de simples additions et soustractions, cette pile de reçu indique aussi, pour chaque compte mentionné, son solde.
- le livre de comptes est donc, de fait, pour chaque détenteur de compte(s), son porte-monnaie
- dans le cas de bitcoin, c'est un immense porte-monnaie, partagé et public (et de taille finie)
- il n'y a aucune nécessité de promener ce porte-monnaie avec soi, l'important est de pouvoir accéder à ses comptes, ce qui se fait via une clé (privée). Il n'y a pas de porte-feuilles ou porte-monnaie, à la place, il y a un porte-clé.
- dans le cas de bitcoin, le nombre de reçus (billets) imprimables est fini, connu, et de croissance lente. Il n'y a pas d'émetteur opaque dans un coin.
- la BD est en fait une chaîne de blocs
- les transactions (ou enregistrements) sont ajoutés toutes les 10' dans les (derniers) blocs
- les enregistrements sont immuables (!)
- les enregistrements sont horodatés
- une certaine programmation peut-être associée aux enregistrements (triggers, etc)
- le logiciel qui s'occupe des bitcoins est open-source. Chacun peut donc bidouiller sa version locale (son instance) comme il veut. Par contre, pour que la participation de l'instance au réseau A soit acceptée par le réseau A, il faut que le protocole d'interaction de l'instance soit bien le protocole du réseau A.
- un fork de bitcoin correspond à la création d'un nouveau réseau opérationnel et utilisant un nouveau protocole
- un fork n'a rien d'automatique ou déterministe. Un fork est d'abord une nouvelle proposition technique (d'implémentation, de protocole) faite à la communauté de mineurs ... mais rien ne garantit son acceptation par une majorité viable. Un fork suivi par 2 noeuds, c'est un essai et un échec.
Noeuds
- l'ensemble de la gestion du bitcoin est décentralisé et exécuté par des "noeuds".
- il n'y a pas de noeud central ... mais tous les noeuds ne sont pas non plus rigoureusement équivalents.
- Il y a plusieurs niveaux de participation possibles pour un noeud :
- le niveau le plus élevé, et le plus consommateur de temps-machine étant celui de noeud de minage
- le niveau le plus faible étant celui de noeud d'"observation"
- a priori, l'essentiel des calculs se font grâce à des tables d'indexation
- le fonctionnement normal d'un noeud est de considérer tout ce qu'il reçoit comme suspect. Avec les données dont il dispose, il revalide donc systématiquement tout ce qu'il reçoit avant de le mémoriser ou de le diffuser
- il y a des regroupements "naturels", "pools", typiquement un "full-node" (qui mémorise toute la blockchain) associé à plusieurs autres noeuds qui eux ne stockent pas la blockchain, mais s'occupent plutôt de travailler sur les tables d'indexation. On peut dire que la blockchain est de fait partagée. (Je subodore que les noeuds d'un même pool travaillent entre eux en s'échangeant des tables d'index).
- en particulier, les noeuds doivent avoir en mémoire la table des soldes (avec une entrée par adresse) constamment à jour
- cette table des soldes est éventuellement initialisée avec un long parcours de la blockchain, mais ensuite, elle est mise à jour par simple récurrence avec le contenu du dernier bloc (toutes les 10' donc)
Bitcoin/monnaie classique, comparaison
D'abord, les points communs :
- dans les 2 cas, ce sont des écritures électroniques. Le bitcoin n'est de ce point de vue pas plus "virtuel" qu'une monnaie classique.
- en 2016, sur la masse monétaire totale, seule 10% est sous forme de billets/pièces
- les écritures électroniques du bitcoin étant d'ailleurs répliquées des milliers de fois, ce livre de compte est de ce point de vue bien plus fiable que le livre de compte d'une banque classique.
Finalement, qu'est ce qui permet de se passer ou remplace le point central, ie le tiers de confiance ?
Il y a bel et bien un point central, un point fixe. Mais, ce point est à la fois fixe ... et de facto simultanément répliqué sur des milliers d'ordinateurs, il s'agit du logiciel qui implémente le bitcoin.
C'est bien l'unicité du code/logiciel (au niveau des protocoles d'entrées/sorties générées) au sein du réseau qui le supporte qui fait que cela fonctionne. Si, pour une raison x ou y, beaucoup de logiciels se mettaient à diverger, alors les écritures dans la blockchain seraient compromises et tout le système d'échange via la blockchain serait compromis. Cela signerait probablement la terminaison de la blockchain en question. Avec un double phénomène d'impossibilité donc de ressortir les soldes positifs pour les détenteurs et donc également une valeur boursière du bitcoin qui passerait à quasi 0 (et donc tous les soldes, positifs ou négatifs, passant à la même valeur : 0).
Je vois 2 possibilités pour un tel événement :
- la bonne vieille évolution technologique classique, qui se passe ici sous forme de forks. Le processus se passant au grand jour et donnant lieu à un vote collectif, cela peut générer de l'inquiétude. Mais il faut garder à l'esprit que toutes/la plupart de ces évolutions :
- sont annoncées à l'avance (et donc permettent anticipation et une certaine gradualité)
- veillent à préserver une rétro-compatibilité avec la blockchain historique
On peut faire un parallèle avec les retraits de billets anciens dans le système bancaire classique.
- un virus malintentionné, bien rédigé, et qui irait simultanément altérer les codes des noeuds du réseau
- quelles sont les défenses du code bitcoin ?
Questions
- mécanismes de défense du logiciel bitcoin contre les virus ?
- quelle est la proba d'avoir des clés de chiffrement identiques ? ama, c'est croisé avec de l'horodatage + numéro de compte ... donc si pas nul, 10-15.
- est-ce vraiment raisonnable de devoir travailler sur une chaîne de blocs immuable ? en l'état, la chaîne ne fait que s'allonger, alors même que un % important d'enregistrements correspondent à des soldes nuls, des comptes abandonnés, etc.
- à mesure que la chaîne s'allonge, cela pourrait (?) décourager les candidats à l'installation d'un noeud. Est-ce le cas ? 100GB à downloader, il y a plein d'endroits où c'est carrément impossible.
- souci d'oligopole, soucis de connivences
- les mineurs les mieux équipés vont valider des blocs plus souvent, ils peuvent être tentés de glisser des transactions frauduleuses dans leur bloc
- en pratique, je me demande comment les utilisateurs vont tenter de gérer des logiciels open-source et voulus secure d'une part, installés sur un OS aussi troué et vulnérable que windows ?
Liens
- https://sciencetonnante.wordpress.com/2016/06/24/le-bitcoin-et-la-blockchain/ + la vidéo associée
- Blockchain : comment ça marche ? https://www.contrepoints.org/2016/09/09/265146-blockchain-comment-ca-marche <-
- Une dizaine de ces coopératives, regroupant un nombre indéterminé de mineurs, fournit 95 % des blocs admis dans la chaîne.
- Qui gère le bitcoin ? https://www.contrepoints.org/2015/09/16/221958-qui-gere-le-bitcoin
- Le bitcoin expliqué à moi-même https://www.contrepoints.org/2017/11/08/302687-bitcoin-explique-a-moi-meme
- Bitcoin, la monnaie acéphale https://www.contrepoints.org/2017/05/27/290415-bitcoin-monnaie-tete